Longtemps suspectée, l'existence d'une connexion entre les bactéries qui peuplent notre intestin et les affections de nature auto-immune ne fait aujourd'hui plus guère de doute. A tel point qu'en gastro-entérologie, on évalue déjà l'impact des transplantations fécales sur le cours évolutif des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin.
Dans le domaine neurologique, une équipe américaine a comparé la composition microbienne (reflet du microbiote intestinal) via l'analyse de l'ADN fécal d'échantillons de selles provenant de 60 sujets atteints de SEP (sclérose en plaques) et de 43 sujets témoins. Les résultats ouvrent des perspectives intéressantes en termes de compréhension de la maladie et de conduite du traitement.
Modulation immunitaire
Par rapport aux selles des témoins, les selles provenant des sujets atteints de SEP ont des concentrations plus élevées de Methanobrevibacter et d'Akkermansia et, au contraire, moins élevées de Butyricimonas, des espèces bactériennes dont des travaux antérieurs ont montré l'implication dans l'inflammation ou l'association à l'auto-immunité.
Plus important, les investigateurs ont pu montrer que ces variations de la flore microbienne allaient de pair avec des modifications d'activité de gènes impliqués dans la maturation des cellules présentatrices d'antigène et dans les voies de signalisation interféron et NF-kB des cellules T et des monocytes, deux cellules clés du système immunitaire.
Des implications thérapeutiques ?
En comparant les flores de sujets traités et de sujets non-traités, les investigateurs ont également pu constater que les traitements visant à modifier le cours évolutif de la maladie contribuaient à un certain degré de normalisation de la flore intestinale, par exemple en renforçant Prevotella et Sutterella, qui sont en général diminués par rapport aux témoins chez les sujets non traités.
Cette constatation laisse supposer que la modification du microbiote intestinal pourrait être un acteur du bénéfice thérapeutique. Et, partant de là, il est même possible d'imaginer que repérer chez des sujets à risque les variations de flore mises en évidence dans ce travail, et les corriger, pourrait empêcher la maladie de se déclarer.
A suivre
Dr Jean-Claude Lemaire
Référence
Jangi S et coll. : Alterations of the human gut microbiome in multiple sclerosis. Nat Commun. 2016 ; 7 : 12015.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4931233/
Précisions supplémentaires apportées par une amie médecin (lire entre guillemets)
Les patients sous traitement modificateur de la maladie avaient augmenté l' abondances des genres Prevotella par rapport aux patients non traités. Bien que Prevotella a été signalé à être augmentée dans la polyarthrite rhumatoïde et inflammatoire de l'intestin maladie , Prevotella a déjà été corrélée à la consommation de régimes riches en fibres, dont le principal substrat, les fibres, peut entraîner la génération du métabolite butyrate immuno-régulateur
Nous avons constaté que Prevotella était faible dans la SEP non traités, et que le traitement avec un traitement modificateur de la maladie était associée à une augmentation de l'abondance relative de Prevotella. Dans une cohorte plus petite de 20 patients atteints de SEP par rapport aux 40 contrôles au Japon, les auteurs ont détecté une diminution de Prevotella11 dans la SEP. Compte tenu de cette conclusion cohérente, les études futures de l'enquête sur le rôle de Prevotella dans MS sont garantis.
“La bactérie Prevotella est en diminution dans la SEP. Chez les patients traités, elle augmente;
On peut augmenter cette bactérie en mangeant des fibres ( des légumineuses ) mais pas que; je ne sais même pas si on trouve ces bactéries en "comprimés"...
Il y a augmentation d'une bactérie qui fait du méthane et d'un autre et baisse d'autres espèces de bactéries“.
Et, pour vous aider j'ai cherché:
Que sont les légumineuses ?
Les légumineuses, souvent appelées “légumes secs“, désignent les graines comestibles présentes dans les gousses. Regroupant le plus grand nombre d’espèces végétales, les légumineuses sont très utiles à l’homme, que ce soit pour l’alimentation ou l’industrie.
Elles regroupent les 3 catégories suivantes :
Fèves et haricots secs (vive le cassoulet toulousain! :-) haricots blancs, rouges, noirs, romains, pinto, mungo, adzuki, soja…
Lentilles: vertes, brunes, noires, rouges…
Pois secs: cassés, entiers, chiches…
Le soja, l'arachide, le haricot, les pois, les fèves et les lentilles sont les légumineuses les plus cultivées dans le monde.
Le saviez-vous?
Même si elles semblent plus proches des noix, les arachides (cacahuètes) font partie de la famille des légumineuses. (Voila pourquoi, perso, je suis adict aux fruits secs!!!!) Cependant, les personnes allergiques aux arachides ne doivent pas pour autant éviter les légumineuses. La plupart des personnes allergiques à cet aliment n’ont pas de réaction avec les haricots, les pois ou encore les lentilles.