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société - Page 69

  • Gloire à notre France éternelle!

    Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
    Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie.
    Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
    Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère;
    Et, comme ferait une mère,
    La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau!

    Gloire à notre France éternelle!
    Gloire à ceux qui sont morts pour elle!
    Aux martyrs! aux vaillants! aux forts!
    À ceux qu'enflamme leur exemple,
    Qui veulent place dans le temple,
    Et qui mourront comme ils sont morts!

    C'est pour ces morts, dont l'ombre est ici bienvenue,
    Que le haut Panthéon élève dans la nue,
    Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,
    La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,
    Cette couronne de colonnes
    Que le soleil levant redore tous les jours!

    Gloire à notre France éternelle!
    Gloire à ceux qui sont morts pour elle!
    Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts!
    À ceux qu'enflamme leur exemple,
    Qui veulent place dans le temple,
    Et qui mourront comme ils sont morts!

    Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,
    En vain l'oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,
    Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons;
    Chaque jour, pour eux seuls se levant plus fidèle,
    La gloire, aube toujours nouvelle,
    Fait luire leur mémoire et redore leurs noms!

    Gloire à notre France éternelle!
    Gloire à ceux qui sont morts pour elle!
    Aux martyrs ! aux vaillants! aux forts!
    A ceux qu'enflamme leur exemple,
    Qui veulent place dans le temple,
    Et qui mourront comme ils sont morts!

    Victor Hugo

  • Manger des épinards, finalement c’est bon pour la santé

    Popeye avait raison! Les épinards, c’est bon pour la santé

    On a longtemps vanté les épinards comme une source de fer pour l’organisme, ce qui est une vue de l’esprit promue par les bandes dessinées introduisant Popeye le Marin mangeant des boites d’épinards en conserve pour préserver sa musculature. Les épinards ne sont pas plus riches en fer que n’importe quel autre légume, et certainement moins riches en ce métal qu’une pièce de bœuf ou même de porc. Par contre, manger des épinards ne peut pas être néfaste pour la santé, pour une toute autre raison qui n’a rien à voir avec le légendaire Popeye.

    C’est un article paru dans la revue The Journal of the American College of Nutrition qui apporte des précisions sur les bienfaits insoupçonnés des épinards. Il s’agit d’une étude devant valider les propriétés d’un extrait concentré de chloroplastes de feuilles d’épinards sur la satiété et les pulsions alimentaires. L’étude a été réalisée conjointement par les Universités de Louisiane et l’Université de Lund et apparemment financée par la société Greenleaf Medical AB à Stockholm pour justement valider un brevet déposé sur l’utilisation de ces concentrés de chloroplastes pour réguler l’appétit. Difficile cependant de trouver des informations sur cette société. Néanmoins, réguler son appétit en avalant une cuillerée d’un concentré de chloroplastes d’épinards est anodin et certainement pas toxique.

    Si c’est efficace, pourquoi se priver? Ce genre de complément alimentaire à usage thérapeutique s’adresse aux personnes en surpoids ou obèses dont les habitudes alimentaires ont été exacerbées par ce que l’on appelle le syndrome métabolique. Les principales caractéristiques de ce dernier sont une mauvaise régulation de la satiété et un besoin de se nourrir qui devient rapidement compulsif et aggravant par voie de conséquence. Le comportement vis-à-vis de la nourriture relève de l’hédonisme et, on ne peut pas le nier, de la recherche de la jouissance et du plaisir gustatif. Quand l’organisme est déréglé, en d’autres termes que le cerveau ne reconnaît plus les signaux transmis par l’homéostase de cet organisme, alors il apparaît une déviance des circuits de récompense et la satiété n’est plus jamais atteinte : un obèse, j’en ai vu des centaines qui à dix heures du matin achetaient un demi-kilo de confiserie " parce qu’ils avaient faim ", a perdu le contrôle de ce mécanisme signalant la satiété. Il s’agit alors d’un hédonisme à l’état pur qui implique un mélange d’émotion, de recherche de satisfaction sans aucun rapport avec l’état physiologique de l’organisme.

    Des essais préliminaires ont montré que les chloroplastes, donc ces organites subcellulaires présents dans tous les végétaux verts, retardent la digestion des graisses et par conséquent stimulent la production par le cerveau des hormones signalant la satiété qu’on appelle cholécystokinines et un peptide proche du glucagon tout en abaissant significativement la production de l’hormone de la faim, la ghreline qui est produite par l’intestin.

    Enfin les extraits chloroplastiques de légumes verts, et pas seulement d’épinards, induisaient une perte de poids liée à une légère élévation de la température corporelle. Trente femmes et trente hommes en surpoids ou obèses participèrent à cette étude et l’ingestion de 5 grammes de concentré de chloroplastes d’épinards au petit-déjeuner était efficace sur le long terme en réduisant de 85 à 95 % leur envie de sucreries ou de chocolat durant la matinée, sans qu’aucune intolérance n’ait pu être détectée.

    Fait plus significatif, la glycémie sanguine qui chez ces sujets a tendance à chuter rapidement se maintenait plusieurs heures à un niveau satisfaisant, un fait qui permet d’expliquer la sensation de satiété durable induite par l’extrait d’épinards.

    Le test fut étendu pendant 90 jours pour les trois repas quotidiens avec un suivi d’un ensemble de paramètres sanguins permettant de suivre le métabolisme général. Il ressort donc que 5 g de concentré de chloroplastes d’épinard au petit-déjeuner suffisent pour maintenir durant la journée entière une perception de la satiété qui au final est bénéfique pour le métabolisme général mais également favorise une perte de poids. L’étude ne mentionne pas si les sujets étudiés avaient été par ailleurs encouragés à pratiquer des exercices physiques dans la mesure où son but était limité à la modification des habitudes alimentaires délétères auxquelles succombent la plupart des personnes en surpoids ou obèses.

    Cet extrait d’épinards constitue donc une petite lueur dans le rétablissement de conditions nutritionnelles chez les obèses sans aucun risque pour la santé. Finalement Popeye le Marin avait raison mais pas dans le sens que la mémoire a gardé de ce personnage un peu caricatural.

    Source : http://www.tandfonline.com/loi/uacn20

  • Dernières nouvelles de la grippe 2017-2018

    La grippe s’annonce sévère et le vaccin peu efficace, surtout chez les plus âgés

    Sur la base des statistiques venues d’Australie, la grippe 2017-2018 devrait être sévère dans l’hémisphère nord

    L’Australie a recensé entre mai et septembre 2017 au moins 170 000 cas de grippes, soit près de deux fois et demi de plus qu'au cours de la même période de 2016. Au moins 72 personnes sont décédées, dont une petite fille de huit ans.

    Il existe trois grands types de virus de la grippe: A, B et C que l’on distingue selon la nature de certaines de leurs protéines internes. Les plus inquiétants sont les virus A car ils sont à l’origine des grandes pandémies comme celles de 1918 et de 2009.

    Les virus A sont à leur tour classés en sous-types, en fonction de la composition des deux protéines qui hérissent leur surface, l’hémagglutinine et la neuramidase (le H et le N du virus comme dans H1N1).  Il existe au moins 16 variétés ou sous-types d’hémagglutinine, notées H1 à H16, et 9 sous-types de neuramidase (N1 à N9).

    Le virus qui a le plus circulé en Australie cette année est de type H3N2; c’est la même souche qui avait sévi en Europe en 2016-2017 et les spécialistes s’attendent à ce qu’elle prédomine encore au cours de l’hiver 2017-2018 dans l’hémisphère nord.

    Le vaccin contre la grippe est notoirement moins efficace que d'autres vaccins (comme le vaccin contre la rougeole) parce que les virus de la grippe mutent facilement. Le vaccin administré l’an dernier aux Européens s’est révélé très peu efficace contre la souche H3N2, et même totalement inefficace chez les plus de 65 ans.

    L’efficacité du vaccin antigrippal est généralement plus basse chez les personnes âgées, parce que leur système immunitaire répond moins bien à l’immunisation que celui des personnes plus jeunes.

    Les données diffusées dans Eurosurveillance le 26 octobre 2017 et qui couvrent la période du 1er mai au 24 septembre 2017 montrent que la vaccination a eu zéro efficacité chez les Australiens de plus de 65 ans. L’efficacité moyenne pour l’ensemble de la population s’établit à 33% : cela signifie que sur 100 personnes vaccinées contre la grippe, 67 ont quand même été infectées. Si l’on ne considère que l’infection par le virus A (H3N2), majoritaire, l’efficacité moyenne du vaccin n’a été que de 10%.

    Si les conditions dans l’hémisphère nord cet hiver reflètent celles qu’a connues l’Australie, alors il faut se préparer à un pic épidémique comme il en survient tous les 10-15 ans. Les personnes les plus fragiles sont les enfants de moins de 5 ans, les personnes avec des maladies chroniques (du cœur, des poumons…) et les plus de 65 ans.

    Le vaccin risque de peu protéger, voire pas du tout pour les plus âgés (qui ont été l'hiver dernier particulièrement sensibles à la souche H3N2). Le Dr Peter Collignon qui a travaillé avec l'OMS sur la prévention de la grippe considère malgré tout qu'une protection même faible est "bonne à prendre". Mais il faudra, que l'on soit ou pas vacciné, adopter des mesures qui ont prouvé leur efficacité : ne pas manquer de vitamine D, éviter de sortir en période d’épidémie, se laver régulièrement les mains, porter des gants à l’extérieur, voire un masque de type N95.

     

  • Carottes bio et pesticides: et si on posait les vraies questions?

    Acheter bio est un choix personnel que l’on ne saurait critiquer. La critique s’impose, en revanche, pour le discours qui fait la promotion de ce choix par le dénigrement de l’agriculture dite "conventionnelle".

    Par André Heitz.

    En faisant tester huit échantillons de carottes, pour moitié " bio " et pour moitié " conventionnelles ", France 3 a osé braver un tabou. D’autant plus que la chaîne a publié ses résultats sous un titre politiquement fort incorrect: " Quand les carottes d’une enseigne bio contiennent plus de pesticides que d’autres carottes non bios".

    Le sujet fait 3:19 minutes d’antenne. On ne s’étonnera donc pas que les données fournies soient très lacunaires. Et qu’il soit impossible de vérifier l’exactitude du titre.

    Des résidus dans trois échantillons sur huit…

    Pour les carottes conventionnelles, aucune trace de résidus n’a été trouvée sur les produits achetés dans des magasins Leader Price et Carrefour; celles d’un magasin Lidl et d’un primeur de quartier présentaient des traces à des niveaux inférieurs aux limites maximales de résidus (LMR).

    Côté bio,  les carottes Carrefour, Naturalia et La Vie Claire étaient sans résidus – il faut ajouter ici, pour être précis: " détectables " car une absence totale ne peut pas (encore) se prouver; celles achetées dans un Bio c’Bon, en revanche, " présentent " des résidus de trois produits phytosanitaires ", " totalement interdits dans la culture biologique". " On peut voir les noms barbares sur la vidéo: azoxystrobine (fongicide), difénoconanole (fongicide), prosulfocarbe (herbicide).

    … à des niveaux sans nul doute anecdotiques

    Les niveaux de résidus sont sans nul doute ridiculement faibles. Si tel n’avait pas été le cas, le discours aurait été autrement plus anxiogène et critique…

    De plus, la démarche en toxicologie est extrêmement protectrice. À partir de tests sur des animaux de laboratoire auxquels on administre des doses croissantes de la substance à étudier, on définit une NOAEL ou DSENO (No Observable Adverse Effect Level – dose sans effet nocif observable).

    Celle-ci est généralement divisée par 100 (par 10 pour tenir compte des incertitudes liées au passage de l’animal à l’homme et par 10 pour tenir compte de la variabilité à l’intérieur de l’espèce humaine), parfois plus, pour produire la dose journalière admissible (DJA). Elle est exprimée en milligrammes de substance par kilogramme de poids corporel et par jour.

    Ainsi, la DJA de l’azoxystrobine est de 0,1 mg/kg p.c./j. Elle a été déterminée en appliquant un facteur de sécurité de 100 à la dose sans effet obtenue dans des études de toxicité par voie orale de 90 jours et d’un an chez le chien.

    Une personne de 60 kg est donc censée pouvoir absorber tous les jours 60 x 0,1 = 6 milligrammes d’azoxystrobine sans risques pour sa santé. La communication des agences d’évaluation dit souvent qu’" un risque ne peut être exclu " lorsque cette dose est dépassée; cette formulation standardisée ne reflète pas vraiment la réalité biologique compte tenu des facteurs de sécurité, mais certainement la préoccupation pour la santé des populations dont font preuve les autorités sanitaires.

    À partir de la DJA on déduit des limites maximales de résidus (LMR), pour chaque denrée alimentaire de base, en tenant compte notamment des habitudes de consommation et des réalités agricoles.

    Elle est fixée de manière à ce que le consommateur ne dépassera pas la DJA, sauf comportement alimentaire vraiment anormal (style cure de cerises pour le diméthoate à s’en faire péter la sous-ventrière). Ainsi, toujours pour l’azoxystrobine, la MRL est de 1 mg/kg chez la carotte.

    Lorsque la substance n’est pas autorisée sur la denrée, et en l’absence de demande de fixation d’une LMR pour des produits importés, on retient généralement la limite de détection (cela explique une partie des dépassements constatés sur des produits importés).

    Si ce qu’on voit sur la vidéo à 00:51 se rapporte aux carottes bio, on aurait trouvé 0,012 mg d’azoxystrobine par kilo de carottes. C’est 83 fois moins que la LMR. En d’autres termes, notre personne de 60 kg devrait manger… plus de 5.000 kg de carottes pour atteindre la zone à partir de laquelle, selon la terminologie en usage, " un risque ne peut être exclu".

    Une terminologie que, du reste, les agences d’évaluation feraient bien de réviser. Il y a déjà suffisamment de marchands de peurs (et d’illusions) sur le plateau médiatique et les réseaux sociaux; de ceux qui agitent le mot " contamination " pour de tels niveaux de présence (France 3 y succombe du reste).

    La réalité des résidus de pesticides

    Les autorités procèdent à des contrôles réguliers organisés au niveau européen, les résultats étant publiés par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA). Selon le dernier communiqué de presse portant sur les résultats des échantillons prélevés en 2015:

    97,2 % des échantillons analysés se situent dans les limites permises par la législation de l’UE. 53,3 % des échantillons testés étaient exempts de résidus quantifiables tandis que 43,9 % contenaient des résidus ne dépassant pas les limites légales. […] 99,3 % des aliments bio étaient exempts de résidus ou présentaient des taux se situant dans les limites légales.

    Communication asymétrique! Il faut se plonger dans le rapport détaillé pour apprendre que 13,5 % des échantillons bio présentaient des résidus de pesticides (polluants persistants, pesticides autorisés en bio et non autorisés).

    Acheter bio: pour quel résultat?

    Acheter bio est un choix personnel que l’on ne saurait critiquer. Il y a une demande et une offre. Et nos conditions économiques nous permettent ce que l’on peut considérer comme une extravagance.

    La critique s’impose, en revanche, pour le discours explicite et les insinuations qui font la promotion de ce choix par le dénigrement des méthodes de production et de la qualité des produits de l’agriculture dite " conventionnelle". Ni des choix politiques.

    Il y a un fait soigneusement occulté par le lobby du biobusiness et ses alliés: l’agriculture biologique utilise aussi des pesticides ! Certains d’entre eux ne sont pas anodins en termes de santé et d’environnement, voire plus nocifs que les produits de synthèse interdits d’utilisation en bio par idéologie et… marketing. Que dire aussi des pyréthrines "naturelles", autorisées, produites à partir de plantes consciencieusement protégées par des fongicides… de synthèse?

    Les statistiques colligées par l’EFSA peuvent s’interpréter comme suit: l’acheteur de bio diminue le risque d’acheter un produit contenant des résidus de pesticides à des niveaux légaux d’un facteur 3,25; et à des niveaux supérieurs aux LMR d’un facteur 4.

    Rappelons qu’une présence de résidus en dessous de la LMR est sans danger pour la santé selon les canons de la pensée rationnelle.

    Un dépassement de LMR n’est pas ipso facto un indice de danger, étant donné les marges de sécurité qu’on s’est données; il constitue toutefois une infraction susceptible de faire l’objet de mesures administratives ou judiciaires s’il est net, compte tenu des incertitudes dans les dosages.

    Acheter bio: à quel prix?

    Les journalistes de France 3 s’émeuvent:

    Nos carottes non-bio achetées 89 centimes le kilo contiennent moins de résidus que ces carottes bio à 2 euros 10.

    Le bio, ici, c’est 2,4 fois plus cher!

    Dans son numéro de septembre 2017, Que Choisir a publié une enquête assez complète. Son panier conventionnel en supermarché et hypermarché à 74 € passe en bio à 126 € dans les mêmes magasins et à 161 € dans les magasins spécialisés bio, soit + 70 % et + 117 %, respectivement.

    Le panier de fruits et légumes seul passe de 15 € à 40 € (+ 166 %) et 30 € (+ 100 %), les magasins spécialisés faisant mieux dans ce cas que les généralistes.

    Acheter bio: pour quels résultats?

    C’est une chose que de dépenser plus – beaucoup plus – pour réduire son risque d’exposition à des résidus n’ayant probablement aucun effet sur la santé (le mot " probablement " n’est utilisé que pour tenir compte de l’impossibilité matérielle de démontrer une absence totale d’effet – on peut s’attendre du reste à des commentaires outrés sur la perturbation endocrinienne… et les effets cocktail).

    Mais c’est un choix qui a d’autres conséquences. La promotion du bio par le dénigrement du conventionnel se plaît à présenter les pesticides comme des " béquilles chimiques " du "productivisme". C’est oublier leur rôle important pour la production de denrées saines – et donc aussi pour la santé publique. C’est contre-intuitif en ce monde dominé par un discours fallacieux, mais c’est comme ça;

    Les impasses que fait le bio sur la protection phytosanitaire par idéologie, par choix ou faute de modes de protection efficaces par obligation, se traduisent par des risques plus importants.

    C’est le cas tout particulièrement pour les mycotoxines – bien plus préoccupantes que les résidus de pesticides, que ceux-ci soient de synthèse ou " bio " – et les graines de mauvaise herbes toxiques (et, sur un autre registre, pour les contaminations bactériennes par les fumiers et composts).

    Nous ne saurons jamais si les 53 morts et les centaines d’insuffisances rénales nécessitant une dialyse auraient pu être évités en Allemagne, en 2011, si on avait désinfecté les graines au chlore (à l’eau de Javel). C’est là, la pointe de l’iceberg. Quelque deux douzaines de personnes ont été intoxiquées par du datura dans le farine de sarrasin bio en septembre-octobre 2012; mais on n’en a guère parlé… biais sélectif de l’" information".

    Ah ! L’ " information " !

    Il ne faut toutefois pas surinterpréter les risques du bio, ni du reste les résultats de cette petite séquence de France 3, qui est dans le style de ce que Générations Futures nous assène à intervalles réguliers ou à des dates conçues pour influencer des décisions politiques (le dernier exemple portait sur le glyphosate dans 30 échantillons de céréales et de légumineuses).

    D’autre part, la mention des marques ou des enseignes est un des gros problèmes du sensationnalisme médiatique, et aussi du consumérisme. Bio c’Bon est présenté sous un jour défavorable – " Une marque d’une fameuse enseigne bio pose problème ", rien que ça… sur la base d’un seul échantillon de carottes !

    Son seul tort est d’avoir vendu à des journalistes de France 3 un paquet de carottes issues d’une production sans nul doute honnête et conforme au cahier des charges du bio. Pour reprendre un terme du reportage et contrairement à ce qu’il prétend, les carottes de Bio c’bon – y compris celles testées – sont aussi " irréprochables " que celles des trois autres enseignes.

    Il serait grand temps que cesse cette hystérie médiatique. Cela vaut aussi pour cette association de consommateurs (non nommée) et cette personne (non identifiée) qui balbutie que " quand on achète bio… on est en droit d’attendre…".

    Elle n’aurait pas dit cela si elle savait que l’agriculture biologique (qui utilise aussi des pesticides…) a une obligation de moyens, pas de résultats; ou, le sachant, si elle en avait tiré la conclusion logique. Cette obligation limitée, c’est tant mieux pour les agriculteurs tant bio, que conventionnels.

    On peut ne pas avoir de sympathie particulière pour le bio, tout en ayant beaucoup de respect pour les producteurs qui se lancent dans ce mode de production exigeant et risqué avec une conviction qui ne relève pas de l’intégrisme et un réalisme qui n’est pas synonyme d’opportunisme face à une aubaine. Le respect de ces producteurs exige que l’on dénonce ces discours et ces attentes aussi excessifs qu’irréalistes.

    Promouvoir le bio?

    En ces temps d’États Généraux de l’Alimentation, les manœuvres vont bon train pour promouvoir la filière biologique, y compris par des procédés déloyaux, vicieux et, pour tout dire, indécents contre l’agriculture qui nous nourrit, alimente en temps normal notre balance commerciale et contribue à assurer l’ordre et la sécurité (relatifs, certes) dans les pays qui ont besoin de notre blé pour nourrir leur population et exportent une partie de leur population vers nos contrées sous la forme de migrants.

    Les statistiques de l’Agence Bio, aussi astucieuses soient-elles, ne font peut-être illusion: mais le bio représenterait 5,7% de la SAU (surface agricole utile) en 2016 et les produits bio 7,147 milliards d’euros. Comparé aux 232 milliards d’euros du budget alimentation de 2014, cela fait 3% de la consommation. Le blé tendre a rendu 29 q/ha en bio en 2015, contre un 79,4 q/ha record en conventionnel (2,7 fois plus).

    Ces chiffres doivent être contextualisés et relativisés. La contribution du bio à l’alimentation des Français est gonflée par ses prix plus élevés; inversement, la différence dans les rendements du blé inclut un facteur géographique qui minimise le potentiel réel du bio (les grandes régions céréalières connaissent peu de bio).

    Mais ils illustrent une réalité incontournable. Le bio est un mode de production moins performant sur le plan agronomique et économique (nonobstant les discours des thuriféraires).

    Ses produits sont réservés de par leurs prix à une clientèle aisée ou prête à faire des choix spartiates. Que Choisir titre avec raison et bon sens: " Pas à la portée de tous". Tout cela pour des produits dont Que Choisir écrit aussi que "l’intérêt […] n’est pas flagrant", et ce, dans un formidable contre-pied par rapport au titre, "Manger bio est sans doute plus sain"; illustration du problème récurrent du conflit entre réalisme et bien-pensance…

    Nous n’entrerons pas ici dans d’autres arguments fallacieux invoqués à l’appui du bio, comme l’impact positif (allégué) sur l’emploi ou l’environnement.

    Il est pourtant demandé de promouvoir encore davantage – par des subventions particulières, une baisse de la TVA, des marchés captifs, des contraintes renchérissant la production conventionnelle, etc. – un mode de production moins performant.

    Fausser le marché n’est pas bienvenu chez les lecteurs de ce site. Le fausser pour, in fine, subventionner la consommation des bobos aisés l’est encore moins pour l’auteur de ce billet.

    https://www.contrepoints.org/2017/10/17/301158-carottes-bio-pesticides-on-posait-vraies-questions

  • Saviez-vous que ce que vous écoutez en mangeant…

    peut changer le goût des aliments?

    Incroyable mais vrai!

    Un son approprié peut rendre les chips plus croustillantes, le caramel plus doux et transcender le whisky….

    Le dîner est prêt, vous vous apprêtez à allumer la télé ou à lancer un petit fond musical comme à votre habitude... Stop, malheureux-ses!

    Comme le goût et la texture de votre repas, le son que votre cerveau perçoit lorsque vous mangez peut grandement affecter le goût des aliments.

    Ces découvertes laissent imaginer comment la science pourrait redéfinir les codes des repas…. Les livres de recettes pourraient être assortis de MP3 à télécharger, les guides Michelin indiqueraient la playlist de chaque restaurant, les grands chefs testeraient de nouvelles expériences sonores... Avant d’en arriver là, vous allez pouvoir vérifier à quel point ce que vous entendez modifiera vos perceptions gustatives quelques petites expériences.

    Quel est le son qui rend les chips croustillantes?

    Croustillante, craquante, que serait une chips sans le bruit qu'elle fait lorsqu'elle craque entre vos dents? Pour Charles Spence, psychologue expérimental à l'Université d'Oxford, le son est un sens injustement oublié lors d'un repas, alors même qu'il joue un rôle crucial au cours de cette "expérience multisensorielle". Il a mené une étude pour le démontrer (pour laquelle il s'est d'ailleurs vu décerner le prix Ig Nobel, prix parodique décerné aux découvertes “à priori“ étranges).

    Pour les besoins de la science, deux-cents volontaires ont été recrutés pour manger des chips. Chaque cobaye portait des écouteurs, qui diffusaient des sons typiques du craquement de chips. Le chercheur a découvert que les personnes qui entendaient un son de craquement plus fort trouvaient que les chips semblaient 15% plus fraîches. (Certains collègues de Spence ont reproduit l'expérience en remplaçant le son des craquements de chips par celui d'un verre qui se brise, les participants ont été traumatisés).

    Testez cette illusion tactile: si vous frottez vos mains entres elles mais camouflez le bruit produit, elles vous paraîtront plus douces

    Charles Spence a eu cette idée en partant d'illusions tactiles connues. Par exemple, si vous frottez vos mains entres elles mais camouflez le bruit produit, elles vous paraîtront plus douces. Même chose si vous écrivez sur un tableau en portant des écouteurs: la surface vous paraîtra plus douce sans le bruit crissant de la craie.

    Pour rendre vos chips plus savoureuses, vous n'avez plus qu'à vous installer devant votre ordinateur avec votre sachet sur les genoux et écouter ça:

    https://soundcloud.com/cgraber/crunchy-crisps

    Et, magie de la science, pour leur donner un goût rassis, voici l'enregistrement parfait:

    https://soundcloud.com/cgraber/crunchy-crisps

    L'eau chaude et l'eau froide ne font pas le même bruit

    L'eau fraîche versée dans un verre ne produit pas tout à fait le même son que l'eau froide. Faites le test!

    L’oreille humaine est assez sensible pour distinguer le changement de "viscosité" d’un liquide selon sa température. L’eau froide est plus dense que l’eau chaude, et le bruit qu’elle produit est un peu plus aigu que celui de l’eau chaude.

    Cela peut par exemple avoir une application dans la publicité, où le beau “splash"provoqué par un soda paraît encore plus rafraîchissant.

    Le caramel est moins amer avec des notes aiguës

    En 2012, Charles Spence a également testé le lien entre hauteur du son et goût. En utilisant un caramel amer, lui et ses collègues ont montré que les gens le perçoivent 10% plus amer s'ils entendent des notes de musique plus graves, et 10% plus doux s'ils écoutent de la musique plus aiguë. Une expérience à tester chez soi avec du chocolat noir et deux pistes sonores différentes.

    Comment marier alcool et musique?

    La suite est à lire en cliquant sur l'image

     

     

  • Une étude révèle que trois quarts du miel

    Une étude révèle que trois quarts du miel produit contiennent de l'insecticide

    Des chercheurs de l’Université de Neufchâtel, en Suisse, ont publié une étude ce vendredi 6 octobre dans la revue Science. Celle-ci révèle que trois quarts du miel produit contiennent des insecticides néonicotinoïdes.

    Il s’agit d’un insecticide utilisé depuis les années 1990, surtout dans les cultures céréalières (blé, maïs, colza), qui est l’une des causes principales de la surmortalité des abeilles constatée dans les ruches depuis une vingtaine d’années. Il attaque le système nerveux des insectes, entraînant la paralysie et la mort.

    Si la présence de ce produit neurotoxique ne présente aucun risque pour les humains, elle démontre cependant que la contamination des sources de nourriture des insectes pollinisateurs est partout: "Ils permettent de mettre en lumière la nature mondiale de la menace qui pèse sur les abeilles" explique Christopher Connolly, chercheur à l’université de Dundee en Écosse.

    Les chercheurs sont parvenus à ce résultat après avoir réuni 198 échantillons de miel, entre 2015 et 2016, provenant du monde entier (Alaska, Madagascar, Europe, Asie, Australie). Des échantillons que les visiteurs du jardin botanique de Neufchâtel leur ont ramenés. 30% de ces échantillons contiennent un des cinq insecticides néonicotinoïdes retenus au préalable par les chercheurs. 45% en contiennent entre deux et quatre alors 10% en contiennent quatre sur cinq.

    Voilà des chiffres qui ne font pas qu’appuyer ce que les apiculteurs affirmaient déjà en constatant la surmortalité dans les ruches. De 1995 à 2015, la production française de miel a baissé de moitié tandis que l’importation a été multipliée par quatre. En effet, les Français consomment toujours autant de miel qu’avant selon l’Unaf (Union nationale de l’apiculture française).

    De plus, les gros producteurs et les petits sont tout autant exposés comme l’explique Alexandre Aebi, l’un des chercheurs de l’étude: " Je suis moi-même apiculteur amateur et mon miel a été testé dans cette étude: il est contaminé par des traces de trois molécules."

    En France, l’utilisation du pesticide tueur d’abeilles sera interdite à partir du 1er septembre 2018, même si des dérogations seront possibles, au cas par cas, jusqu'en juillet 2020.