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Quelle est la société idéale pour demain, selon les Français?

image générée par I.A.

Les Français ressentent avant tout un sentiment d’appartenance à leur famille et, dans un second temps, à leur pays et à leur groupe amical. Les autres types d’appartenance sociaux (l’humanité, voisinage, groupe religieux ou sexuel…) ou territoriaux (région, ville, Europe) sont nettement plus minoritaires. Les éléments qui contribuent aux yeux des Français à renforcer ce sentiment d’appartenance à leur pays sont avant tout les célébrations traditionnelles, qu’elles soient solennelles et portées par l’État (les commémorations historiques, le défilé du 14-Juillet…), nationales et festives (la fête du travail, les fêtes religieuses fériées, la fête de la musique…), voire très locales (les fêtes des écoles et les kermesses).

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En termes de cadre de vie, les Français mettent l’accent sur le calme et la tranquillité, autant d’aspects qu’ils valorisent dans le choix d’un lieu d’habitation. Le corollaire est l’importance de l’espace privé (rejet de l’habitat collectif) et notamment du jardin, de la proximité de la nature, mais aussi des relations sociales apaisées avec le voisinage (espace, nature, jardin…). Sans surprise, le modèle de « ville nature » mettant l’accent sur la protection de l’environnement et de la biodiversité est privilégié et, dans l’idéal, les Français préféreraient se déplacer au quotidien grâce à la marche et aux transports en commun. Autre aspect important dans le choix des Français en matière de cadre de vie : la présence à proximité des services publics (santé, école, poste, commissariat…).

En ce qui concerne la vie familiale, l’idéal du couple reste très fort dans la population française, et même le mariage reste une situation idéale pour un peu plus d’une personne sur deux. De plus, avoir des enfants est un objectif largement partagé (seuls 15% des Français n’en souhaitent pas), une famille composée de deux enfants étant l’idéal aux yeux d’un sondé sur deux. La fidélité au sein du couple reste aussi un idéal pour 70% des Français. Pour autant, ce rapport relativement classique d’une majorité des Français à l’idéal familial n’empêche pas une forte acception des modèles alternatifs : couples sans enfant, couples homosexuels et homoparentaux, célibat…

En matière d’éducation, les Français souhaitent très majoritairement que l’école éveille les enfants et leur donne le goût de la curiosité ainsi qu’un esprit critique par rapport à des options davantage marquées par l’autorité (effort et discipline) ou par l’utilitarisme (préparation à la vie active). Mais parallèlement, ils souhaitent aussi que l’école se concentre avant tout sur l’enseignement des matières fondamentales (français, mathématiques, histoire). Enfin, ils désirent que l’institution scolaire évolue dans un sens qui en ferait un cadre plus accueillant (lutte contre le harcèlement), plus adapté (mois d’élèves par classe, plus de matériel) et où l’autorité des enseignants serait mieux reconnue par les élèves et leur place valorisée dans la société française.

En matière de rapport au travail, les idéaux d’une société reposant sur significativement plus ou moins de travail ne font pas florès: une nette majorité de Français souhaite une société où l’on travaille à peu près autant, ou bien où l’on alterne les périodes avec plus ou moins de travail selon les périodes de la vie.

Les modèles traditionnels en matière de travail et d’emploi se maintiennent. Ainsi, une nette majorité de Français souhaite travailler dans des structures "classiques" (entreprise privée, fonction publique), mais très peu comme auto-entrepreneurs ou dans une start-up. De même, ils préfèrent travailler dans une ou deux entreprises tout au long de leur carrière plutôt que multiplier les changements d’employeurs, et favorisent une carrière où ils se spécialiseraient dans un seul métier leur permettant de développer de nombreuses expertises – même les jeunes partagent ces opinions. En revanche, dans la vie professionnelle comme dans la vie démocratique, la volonté de davantage d’horizontalité est très forte: ainsi, un système de cogestion des entreprises entre dirigeants et salariés est largement approuvé.

Dans le détail, le sentiment que les choses vont trop vite est très fort en ce qui concerne l’information, ce qui explique sans doute pourquoi les Français pensent majoritairement qu’il faudrait réduire la place des chaînes d’information en continu et des réseaux sociaux comme source d’information. Le sentiment d’être dépassé est aussi extrêmement présent à propos du développement des nouvelles technologies : une majorité est inquiète, voire effrayée par certaines perspectives liées au développement de la robotisation, du transhumanisme ou des réalités virtuelles. Même chez les plus jeunes, le sentiment d’être à rebours des évolutions technologiques est très répandu.

En termes de consommation, l’idéal de la propriété privée pour les biens importants (logement, voiture…) reste très fort. Cela n’empêche pourtant pas les Français de jeter un regard critique sur la société de consommation: une très large majorité estime qu’il faudrait réduire la place de la publicité dans la société. Dans le même ordre d’idées, les événements, les plus clairement associés à la surconsommation -comme le Black Friday- ne bénéficient pas d’une image très favorable, et les Français souhaiteraient, dans une société idéale, pouvoir privilégier les achats dans des petits commerces spécialisés plutôt que dans des grandes surfaces ou sur internet.

Fondation Jean Jaurès

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