Sainte Héléna, protectrice des Toulousains, photo de sa tombe
Héléna, sainte dans le cœur des Toulousains pour les grâces qu'elle accorderait, est enterrée à Terre-Cabade.
Au milieu des tombes marbrées et écornées par les années, voisine du buste du résistant Marcel Langer, on trouve une petite sépulture surmontée d'un baldaquin de lierre, ornée de centaines de plaques de marbre, exvotos, remerciements, prières… Ici est enterrée Héléna Soutadé (1835-1885).
Depuis plus de 130 ans, sa tombe est fleurie par des anonymes. Sainte dans le cœur des Toulousains pour les grâces qu'elle accomplirait, elle est restée longtemps orpheline de famille.
Hélèna Soutadé (1835 - 1885) est « sainte populaire » (non reconnue par l’Église) connue sous le nom de sainte Héléna.
Elle serait devenue religieuse à l’âge de 42 ans. Sa « sainteté » serait attestée par deux miracles. Elle meurt le 11 août 1885 à l’âge de 50 ans2 à Toulouse3. Elle est inhumée au cimetière de Terre-Cabade de Toulouse où un culte lui est rendu.
Elle était fille unique et orpheline très jeune. Elle a été recueillie au couvent des Minimes». Grâce à l'éducation qu'Héléna reçoit, elle devient institutrice.
Elle avait un don pour sentir les choses. Comme des prémonitions. Elle conseillait les enfants sur les sujets à étudier… Depuis, sainte Héléna est réputée pour donner des coups de pouce aux jeunes qui vont passer un examen. On attribue aussi à l'institutrice le pouvoir de rabibocher des amants volages ou encore celui d'aider les femmes à tomber enceinte.
L'Église n'a en effet jamais canonisé Héléna. Même pas sûr que la demande ait été formulée. «Si elle n'est pas reconnue par l'Eglise, qu'importe, affirme sa descendante. Sainte Héléna est reconnue dans le cœur des gens…
Une vie au service des autres
La "sainte" était, selon la légende, éperdument amoureuse d'un homme de plus haute naissance qu'elle. Un amour impossible mais auquel elle ne renonça jamais, malgré le mariage de son amant avec une autre. Ce jeune homme fut rattrapé par la guerre et mourut dans les années 1870. Héléna fit alors ériger une tombe à Terre-Cabade… qui resta vide à jamais. Pourtant, tous les jours jusqu'à sa mort, elle venait au cimetière se recueillir et nettoyer les tombes avoisinantes. Au bout d'un moment, tout le monde la connaissait
Deux colombes blanches auraient suivi son cortège funèbre entre la cathédrale Saint-Étienne et le cimetière.
Après qu’un cierge eut malencontreusement mis le feu à sa tombe (en bois), les réparations auraient permis de découvrir son corps intact des années après sa mort4. Il semble que cette anecdote soit due à un malentendu.
Patronne des enfants en raison de sa profession d’institutrice, sainte Héléna est régulièrement appelée à l’aide, notamment par des parents inquiets (études, maladie…), mais aussi pour des sujets plus généralistes.
De nombreux ex-voto sont disposés sur sa tombe.
LES SAINTS GUERISSEURS AU MOYEN-AGE
Le docteur Pierre-Claude Lile, est président du Centre d'étude d'histoire de la médecine de Toulouse, et responsable du musée d'histoire de la médecine à l'Hôtel Dieu. Il est également spécialiste des saints guérisseurs du Moyen-Age. L'une des conférences qu'il vient de donner, salle du Sénéchal, évoque ces saints vers lesquels affluaient des cohortes de gens, venus chercher l'apaisement de maux aussi divers que les rages de dent, la peste, la stérilité etc.
Au Moyen-Age, il y a eu une forte proportion de guérisons, surtout les paralysés, les cécités, les surdités. Des chercheurs ont répertorié des guérisons miraculeuses. Au Moyen-Age on ne discute pas les guérisons. C'est Dieu et Jésus qui, par l'intermédiaire des reliques des saints, ont guéri.
S'il n'y a pas de guérison, la maladie est considérée comme une malédiction divine qui vous frappe parce-que vous n'êtes pas assez croyant, pas assez pur" résume le docteur Lile.
A QUEL SAINT SE VOUER?
Dans la région, on honore toujours sainte Appoline (Castelnau de Lévis dans le Tarn) pour guérir les maux de dent des bébés; sainte Quitterie, dans le Béarn et dans toutes les Pyrénées pour soigner les retours de couche, ou la stérilité. Au Moyen-Age, on se rendait en pèlerinage à sainte Quitterie pour soigner et prévenir la peste. On priait également saint Roch pour soigner la peste, ainsi que saint Savin dans l'Ariège.
Sainte Radegonde dans l'Aveyron dont la statue et les reliques se trouvent dans l'église Sainte-Foy de Conques, était, et est toujours, très recherchée par les parents désireux de guérir leur enfant malade. Cette sainte était par ailleurs implorée pour délivrer les prisonniers. Toutes les chaînes qui ont été accrochées au fil des siècles devant le reliquaire, ont servi à réaliser les grilles du sanctuaire.
SAINTE HELENA
Sa tombe et l'une de ses reliques se trouvent au cimetière de Terre-Cabade à Toulouse. Héléna Soutadé, née dans le Tarn, qui a guéri d'après les ex-votos, n' a jamais été canonisée. Pour les Toulousains, qui croient en son pouvoir de soulager les maux et qui peuvent attester de ses dons miraculeux, elle est et restera sainte Héléna.
SAINTE GERMAINE
Un matin du mois de décembre 1644, le fossoyeur et le carrillonneur de Pibrac creusent le sol de l'église pour une sépulture et découvrent alors, le corps d'une jeune fille d'une vingtaine d'années conservé dans son linceul. Le coup de pioche du fossoyeur qui a touché le nez, laisse apparaître une chair incarnat qui semble saigner comme si elle était vivante.
Deux anciens du village, reconnaissent une Germaine Cousin décédée dans les deux premières années de l'an 1600. Le corps de la jeune défunte est installé dans une bière dans l'église paroissiale. On lui voue un culte immense et on lui attribue la guérison d'une personne et de sa fille. Elle sera béatifiée en 1854 et reconnue comme sainte par Rome en 1867.
SAINTE RITA
Ses reliques et sa statue se trouvent à l'Eglise saint Jérôme, rue du lieutenant-colonel Pélissier. Des centaines et des centaines de veilleuses brûlent tous les jours pour honorer la sainte que l'on invoque pour apaiser les très grandes détresses et les graves maladies.