Récemment, je demandais à un ami vétérinaire ce qu’il pensait de l’abattage rituel sans étourdissement des animaux de boucherie. Professionnellement, il est en charge de la protection animale et de la santé des consommateurs. Ainsi, il vérifie le traçage de viandes destinées à la commercialisation. Il a donc assisté plusieurs fois à cette pratique. Il a été choqué, non seulement par les souffrances endurées par les animaux, mais encore davantage par la cruauté gratuite des sacrificateurs, souvent improvisés, qui ne respectent aucune des règles prescrites par la loi.
Il a vu des animaux, suspendus à des crocs, les pattes brisées, se débattre en hurlant et mettre 15 ou 20 minutes à mourir une fois la gorge tranchée. Dans ces scènes de frénésie sanguinaire, les conditions d’hygiène sont une utopie.
Le rite d’abattage islamique commande un égorgement large où sont tranchés l’œsophage et la trachée. Des régurgitations gastriques sont inspirées par l’animal dont l’organisme dégage des toxines mais aussi, par réflexe de survie, contracte les vaisseaux sanguins, ce qui provoque des caillots dans les artères. Il arrive que la moëlle épinière soit sectionnée et, dans ce cas, libère des prions, agents pathogènes constitués d’une protéine dont la conformation ou le repliement est anormal. Ces prions propagent la maladie de Creutzfeld- Jacob.
De plus, sous l’effet de l’intensité du stress, l’animal défèque et urine dans la pièce ou dans la cage de contention qui, rendement oblige, ne sont pas nettoyées.
Lors des abattages de l’Aïd, les carcasses de moutons sont emportées encore chaudes au domicile des pratiquants. Ce qui est une aberration sanitaire, car la réglementation impose de placer les carcasses d’animaux abattus au moins 24 heures en chambre froide pour s’assurer que la viande ne présente aucun risque à la consommation.
Interpelé par ce témoignage, j’ai souhaité en savoir plus et j’ai rencontré un universitaire, spécialiste du fait religieux.
Est-il possible d’avoir une définition aussi large que précise de l’abattage rituel?
"C’est une méthode d’abattage des animaux que l’on retrouve chez les musulmans et les s, c’est-à-dire le halal et le casher. L’abattage rituel, c’est égorger un animal vivant pour qu’il se vide totalement de son sang avant de le découper. Il ne doit donc pas être mort durant la saignée.
Chez les musulmans, pour qu’une viande soit halal, le sacrificateur doit égorger l’animal avec la formule habituelle: "Au nom de Dieu, Dieu est le plus grand" la tête tournée vers la Mecque. Cela s’appelle la dhabiha.
Selon vous, pourquoi s’opposer à l’abattage sans étourdissement?
"Essentiellement, pour des raisons sanitaires et de bien-être animal:
La peau, les muscles, jugulaires, carotides, trachée et œsophage sont sectionnés.
Il y a un risque de régurgitations venant de l’estomac à cause des soubresauts de l’animal.
Il peut aussi aspirer des particules souillées éparses sur le lieu d’abattage par les poumons puis le sang, car le cœur palpite toujours.
Selon l’Institut national de recherche agronomique, l’animal peut souffrir jusqu’à 15 minutes.
L’angoisse de l’animal provoque la production massive de toxines.
Sachant que c’est un travail à la chaîne, il n’y a pas de nettoyage.
Il arrive même que les bêtes soient dépecées toujours conscientes.
Mais, il me semble que la législation française interdit formellement l’abattage sans étourdissement. Pourquoi cette pratique persiste-t-elle toujours sur notre territoire?
"La France interdit l’abattage sans étourdissement, mais la dérogation 93/119 CE de l’Union européenne en 1993 permet aux cultes musulmans et s de ne pas étourdir.
Par ailleurs, la mauvaise formation des sacrificateurs peut aussi retarder la perte de conscience de l’animal puisque certains ratent l’égorgement et ne font que cisailler, ce qui prolonge l’agonie et les souffrances de l’animal.
La réglementation française oblige l’immobilisation de la bête pendant la saignée, or avec cette méthode elles convulsent plusieurs minutes. De plus, lors des grands sacrifices de l’Aïd el-Kebir, plusieurs dizaines d’abattoirs clandestins voient le jour et exercent dans des conditions d’hygiène déplorables. Les pouvoirs publics ferment les yeux.
Mais, dans la mesure où une seule communauté revendique le droit à cette pratique, il est certainement possible de l’encadrer strictement et de la contrôler?
"Malheureusement, il n’y a pas que les musulmans qui mangent du halal, ils nous en font profiter, puisque la viande halal est commercialisée dans le circuit général. Un exemple précis: 100% de la viande abattue dans les abattoirs d’IDF est halal. Par exemple les chaînes de livraison pizza sont passées halal depuis longtemps.
Une enseigne de fast-food a officiellement déclaré que sa viande est halal à 100%. Les grandes surfaces et certaines grandes marques vendent du halal sans le dire à leur clientèle.
Ah, si les clients savaient! Dans certains abattoirs de volailles, on fait défiler une chaîne de poulets sur rail, ils sont pendus par les pattes. Un magnétophone délivre le verset du Coran à la chaîne!"
Pourtant, selon un sondage IFOP en 2009, 72% des Français sont contre l’abattage rituel.
"Hélas, désormais, l’offre excède la demande: 30% de la viande commercialisée est halal et il n’y a pas 30 % de musulmans en France. En 2012, le Conseil de l’alimentation a émis un rapport qui déclare 30 % des ovins et 40 % des bovins sont abattus de manière rituelle. 60% de la viande halal serait sur le marché sans qu’on le sache. "
"En outre, les abattoirs qui ne procèdent pas à l’étourdissement font des économies en supprimant un poste. L’excuse trouvée est que l’étourdissement fait perdre du temps, c’est un argument mercantile. Cet argument est d’autant plus irrecevable que l’on note une augmentation des accidents lors des abattages sans étourdissement: coups de sabots de l’animal qui se débat, couteau dévié sur un chevillard, etc."
Vous dites qu’il s’agit d’une démarche mercantile. L’abattage rituel sans étourdissement n’est-il pas plutôt un vecteur identitaire?
"Oui, le halal ce n’est pas juste une méthode d’abattage. Il est devenu depuis quelques années un vecteur identitaire islamique, mais également mercantile. Pourquoi mercantile? Comme je l’ai dit, les grandes entreprises de distribution profitent du halal pour faire du profit tout comme des entrepreneurs musulmans".
"Par exemple, Isla Délice est une entreprise agroalimentaire halal qui réalise un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros, écoule 25 millions d’articles. Il est le numéro 1 du marché et voit ses revenus augmenter de 10% chaque année.
Vous avez pu voir leur pub puisqu’ils utilisent 6 000 panneaux dans 150 villes durant le ramadan“.
Vous voulez dire que, in fine, le halal c’est aussi un gros business?
"Pendant le ramadan, c’est 350 millions d’euros de CA. Nous avons laissé se fonder sur notre territoire un véritable capitalisme islamique. Le halal c’est 6-7% du CA des grandes surfaces et concurrence des marques françaises.
Par exemple, l’entreprise AVS (À Votre Service) qui délivre des certifications halal emploie 160 personnes. Elle se partage le marché de la certification avec les mosquées de Paris, Évry et Lyon. Il faut savoir que 10 à 15 centimes par kilo de viande vont à ces 3 mosquées, ce qui reviendrait à un revenu entre 40 et 80 millions d’euros par an. Le sacrificateur est formé et habilité par ces mosquées et AVS. Le ministère de l’Intérieur est chargé du contrôle de la délivrance des cartes depuis 1980; il intervient donc dans le marché du halal. Ne parlons pas de la compétence de ces sacrificateurs qui parfois est douteuse.
Mais il y tout de même une forte composante identitaire qui fait pression sur la communauté musulmane vivant en France?
"Concernant l’identitaire, il faut savoir dans un premier temps que l’abattage sans étourdissement dans l’islam est culturel et non religieux. Aucun texte sacré n’en fait une obligation, l’égorgement à vif n’a aucune base théologique. Il est demandé dans le Coran que l’animal ne soit pas mort et soit saigné correctement. L’étourdissement est donc possible! "
"C’est la sourate 5 verset 3: "Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d’une chute ou morte d’un coup de corne, et celle qu’une bête féroce a dévorée – sauf celle que vous égorgez avant qu’elle ne soit morte -.
Vous sont interdits aussi la bête qu’on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est perversité. Aujourd’hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion: ne les craignez donc pas et craignez-Moi".
"Sourate 5 (la table servie) verset 5: "Vous sont permises, aujourd’hui, les bonnes nourritures. Vous est permise la nourriture des Gens du Livre, et votre nourriture leur est permise ".
Les "gens du Livre, ce sont les juifs et les chrétiens. Alors, que s’est-il passé?
"La France était considérée même par les musulmans immigrés comme la fille aînée de l’Église. Nous étions considérés comme des Gens du Livre et les musulmans vivant en France pouvaient manger notre viande sans problème. Le président de l’UOIF en 1998 considérait encore que l’on pouvait manger de la viande non halal en France. Les choses ont radicalement changé dès les années 2000".
"Il fallait prouver que la laïcité et l’incroyance répandue parmi la population française ne permettait plus d’appeler "Gens du livre" les Français. Et c’est AVS qui s’en charge dans un ouvrage publié par ses gérants en 2010, le marché du halal. Les gérants sont membres des Frères musulmans et ont des liens forts avec Tariq Ramadan. Manger halal est devenu un point fondamental pour être un bon musulman. Il est devenu un vecteur identitaire aussi important que le voile".
"Les boucheries halal apparaissent dans les années 80 et sont nombreuses dans les années 90. Mais leur nombre explose dès les années 2010 avec aujourd’hui plus de 4 000 en France dont 1 500 en Île-de-France. "
Et nos dirigeants sont passifs devant cette subversion des salafistes?
"Non seulement l’État laisse faire, mais par calcul électoraliste, de nombreux élus subventionnent par exemple des boucheries halal, comme l’a dénoncé récemment sur CNews Edwige Diaz, conseillère régionale de la Nouvelle-Aquitaine. Des élus ont le culot de se déclarer pour le bien-être animal, mais font l’impasse sur l’abattage rituel sans étourdissement pour ne pas " stigmatiser " les musulmans et récupérer leurs voix aux élections. "
Toutes ces informations ont de quoi inquiéter et il est regrettable que les médias " mainstream " soient à ce point discrets sur ce sujet. Certaines personnalités ont eu le courage d’alerter les autorités publiques mais leur voix s’est perdue dans le désert du politiquement correct.
La sénatrice Bariza Khiari, fille de militants FLN et ancienne vice-présidente du Sénat du quinquennat Hollande, est connue pour entretenir des liens mal définis avec les milieux islamiques. Elle s’est pourtant distinguée en demandant à l’État de contrôler plus sérieusement le business halal qui finance des associations aux agissements opaques, voire en lien avec le terrorisme islamique.
Les apôtres de la bien-pensance justifient le halal par comparaison au casher, conforme aux prescriptions rituelles de la loi juive. Or, une enquête conduite par la journaliste Anne de Loisy ("Envoyé spécial") a démontré que, en France, seulement 1% de l’abattage était destiné au casher contre 60% pour le halal!
On voit donc que le halal, inexistant en France il y a trente ans, connaît une progression de grande ampleur sur le territoire français, mais aussi chez nos voisins belges, britanniques et allemands.
Selon le docteur Alain de Peretti, fondateur de "Vigilance halal", si les mouvances salafistes font pression sur la communauté musulmane de France pour imposer ce mode de vie prescrit par la charia, c’est pour cloisonner les musulmans dans une sorte de " ghetto alimentaire ", mais également pour accoutumer les populations de souche européenne aux pratiques de la charia et à ses règles d’enfermement sociologique et religieux.
Qu’en pensent les laudateurs du vivre-ensemble? En effet, ces pratiques interdisent précisément toute convivialité (du latin "cum vivere": vivre ensemble). Le principe fondamental de la convivialité étant de savoir partager ensemble un repas commun. On observe que ce n’est déjà plus le cas dans certaines cantines scolaires où les petits écoliers musulmans refusent de déjeuner à côté de leurs camarades chrétiens.
Le pire, c’est que cette question se voit interdire par les politiques, comme par les médias, toute possibilité de raisonnement basé sur des données scientifiques. La consigne est: ne pas stigmatiser! Alors tant pis pour la maltraitance des animaux d’élevage, la mise en danger de la santé des Français et la déliquescence de notre unité nationale.
JYL