Les soupes au potiron: Que valent-elles au point nutritionnel?
Rédigé par 8 diététiciens et journalistes scientifiques qui ont analysé 800 aliments du supermarché: ceux qu'on peut acheter, et les faux aliments qu'il vaut mieux éviter de consommer régulièrement car ultra-transformés. Aujourd'hui, l'équipe se penche sur les soupes au potiron
Le potiron, c'est de saison, et mieux vaut bien sûr l'acheter frais sur un marché ou auprès des producteurs, et le cuisiner à la maison. Mais si vous n'avez pas le temps, et qu'elle figure dans votre liste de courses, quel produit acheter ?
2 faux aliments
Chez Royco, on trouve un "Velouté potiron" avec 8,7% de légumes (dont potiron 3,1%), dont la composition fait peur, avec pas moins de 11 ACE* : amidon de pomme de terre, sirop de glucose, arômes, amidon de maïs, beurre en poudre, émulsifiant : E472e, graisse de poule (antioxydant : E310), stabilisants : E340 et E451, acidifiant : acide citrique, protéines de lait.
C'est à peine mieux chez l'une des stars du rayon, le "Doux plaisir potiron et kiri" de Liebig n'est pas vraiment fréquentable. Parmi les ingrédients, 36% de légumes dont 18% de potiron, le reste étant constitué de carotte, oignon, pomme de terre, purée de tomates à base de concentré. La présence de pomme de terre est toujours un signal d'alerte car c'est un ingrédient pas cher, pas idéal sur le plan diététique, mais qui donne le change en apportant de la consistance.
Les choses se gâtent un peu plus avec le kiri, un fromage industriel avec des ACE: protéines de lait, polyphosphates, phosphates et citrates de sodium, acide citrique. La soupe elle-même est enrichie en amidon transformé, arômes, glutamate de sodium. Le sucre, présent dans cette formule n'a rien à faire dans une soupe. A noter que cette soupe que nous déconseillons bénéficie d'une bonne note dans le Nutriscore adopté récemment en France! On croit rêver!
Qu'est-ce qu'on mange alors?
Le bon choix, c'est par exemple la soupe "Potiron lait de coco et citronnelle" de Green Shot: un peu moins de 42% de légumes (potiron-carotte), avec huile d'olive, lait de coco, citronnelle et gingembre. Ni ACE, ni additif, ni sel.
ACE
Aliments ultra-transformés
C'est l'acronyme créé par LaNutrition pour désigner des “agents cosmétiques et économiques“.
Il s'agit d'ingrédients qu'on ne trouve pas dans nos placards et que les industriels utilisent pour améliorer artificiellement la texture, l’aspect, la couleur, l’odeur, la saveur, la durée de conservation des aliments fabriqués, tout en réduisant le coût de leur fabrication. Parmi ces « agents cosmétiques », on trouve les 338 additifs autorisés en Europe mais aussi des arômes, du gluten, du lactose, du sirop de glucose-fructose, sirop de glucose, des protéines de lait, du lactosérum, de la maltodextrine, du dextrose, de l’extrait de malt d’orge, de la poudre d’épinards, de l’amidon de blé, des protéines de blé, de la poudre de blanc d’œuf, de l’extrait de levure, etc… Des ingrédients que vous n’avez pas chez vous mais que les industriels fabriquent à tour de bras et savent manier comme personne pour trouver la combinaison parfaite.
La très grande majorité des agents cosmétiques sont d’origine naturelle et ne présentent aucun risque de toxicité. Aucun n’est forcément néfaste, mais tous sont des marqueurs de l’ultra-transformation. Chargés d'ACE et éloignés de l’aliment de base qui les compose, les aliments ultra-transformés doivent être consommés avec modération sous peine d’impacter votre santé. D’après les chercheurs en nutrition de l’université de Sao Paulo, Carlos Monteiro, Geoffrey Cannon et le chercheur français Anthony Fardet, “les aliments ultra-transformés ne devraient pas représenter plus de 15 % de nos calories“.