Portée par une industrie aéronautique et spatiale, la région de Toulouse est l'une des plus attractives de France au niveau des emplois qualifiés. Au détriment des autres régions d'Occitanie qui ne peuvent rivaliser avec elle.
Toulouse plaît et ça se sait. La chaleur de ses briques, son climat doux, sa gastronomie, la festivité de ses nuits étudiantes ou encore son équipe de rugby et de football en font un lieu privilégié et plébiscité dans la région. La Ville rose et sa zone d'emploi est l'une des plus attractives de France mais surtout au sein même de la région Occitanie selon une des dernières analyses de l‘Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
"Pour mesurer cette attractivité, nous nous sommes basés sur la capacité du territoire à attirer les ressources externes, explique Jean-Philippe Grouthier, directeur régional Insee Occitanie, nous avons analysé le taux d'arrivées d'emplois productifs : la création ou le transfert d'un emploi dans une zone différente. C'est la capacité à attirer du capital. La deuxième est son taux d'arrivées d'actifs qualifiés : cadres, fonctions métropolitaines, informaticiens, ingénieurs, etc. C'est la capacité à attirer du travail". Et Toulouse séduit puisqu'en 2013, 4 000 actifs qualifiés ont choisi de s'y installer.
Autre chiffre parlant, la zone d'emploi toulousaine est sur la troisième marche du podium pour son taux d'arrivée d'emplois productifs, entre Lyon et Lille. "Toulouse se distingue nettement dans sa capacité à attirer des emplois qualifiés, détaille Jean-Philippe Grouthier, elle a des caractéristiques particulières qui la distinguent des autres zones : une industrie aéronautique et spatiale, la concentration des pôles de décision et sa part importante dans la recherche et le développement".
Fossé entre Toulouse et Montpellier
Si elle attire au plan national, Toulouse se distingue également au sein de sa propre région où elle draine une grande partie des emplois. En effet, la zone d'emploi de Toulouse concentre 50,3 % des créations d'emplois productifs (contre 16,9 % pour Montpellier) et 60,2 % des arrivées d'actifs qualifiés (14,4 pour Montpellier) en Occitanie. "La moitié des emplois productifs sur la région sont créés à Toulouse. C'est un rapport de 1 à 4 face à Montpellier", note Jean-Philippe Grouthier. S'il est cependant un secteur où Toulouse pêche, par rapport à Montpellier et dans la région, c'est sur son taux d'arrivée des retraités (moins de 2,3 pour 1000 habitants) et sur son attractivité touristique jugée "moyenne" par l'Insee.
Le chiffre: 6 6 00 emplois supplémentaires. Après trois années d'érosion, l'aire urbaine de Toulouse a gagné 6 600 emplois salariés dans le secteur privé avec notamment l'intérim, la sécurité privée ou encore la programmation et le conseil en informatique.
Toulouse une agglomération dynamique
Bénéficiant d'un berceau favorable, l'activité économique toulousaine se porte plutôt bien, portée notamment par Airbus et ses 21 000 employés à Blagnac mais aussi par ses myriades de sous traitants comme Safran, ATR, Thalès, etc. Ce terreau séduit sur le plan régional mais aussi national (80 % proviennent d'autres régions). Ainsi, 10 000 nouveaux habitants s'installent à Toulouse chaque année lui donnant un solde positif. De plus, entre 2003 et 2013, Toulouse est la ville qui a vu son produit intérieur brut (PIB) par habitant. Il est passé de 28 733 € à 37 833 € par Toulousain soit une hausse de 31,6 %, la plus forte hausse de France. Cependant, nouveaux arrivants rime aussi avec nouveaux chômeurs. Avec 10,3 % de sans-emploi, Toulouse reste au-dessus de la moyenne nationale.
" Au niveau de l'attractivité d'emplois qualifiés, on n'a clairement pas deux grandes métropoles. Toulouse et Montpellier ne jouent pas dans la même catégorie".
Jean-Philippe Grouthier, directeur régional Insee Occitanie