Sitôt la Fête de la truffe de Sarlat terminée, l'attention se tourne maintenant vers les prochaines manifestations de la Ville. Si la Fête de la noix est bien huilée pour les 13 et 14 février, Fest'oie cause plus de soucis pour les 5 et 6 mars.
Pas d'oies vivantes
“Alain Chapoulie est la plaque tournante, avec ses équipes, du repas phare de la manifestation. Ses équipes participeront. Son collaborateur, le cuisinier Éric Loubatière, sera présent avec les chefs locaux. La préparation du repas n'est pas remise en cause“.
Très bien. Mais pour faire un repas avec une quinzaine de plats à base d'oie, il faut des ingrédients. La fête de l'oie tourne évidemment en majorité autour de ce palmipède. Une autre menace plane donc sur la manifestation: le manque d'oies fraîches, en raison de l'épidémie de grippe aviaire.
Dans 18 départements du Grand Sud-Ouest, le ministère de l'Agriculture a annoncé, jeudi, la mise en place d'une procédure de vide sanitaire. Les palmipèdes déjà dans les élevages ne seront pas abattus et pourront être normalement engraissés et gavés avant d'aller à l'abattoir. En revanche, il n'y aura plus d'animaux rentrant dans les élevages. D'ici 12 à 14 semaines, soit début mai, il ne devrait plus rester de palmipèdes vivants chez les éleveurs.
Victime collatérale ?
La production reprendra après ce vide sanitaire, qui devrait permettre de nettoyer les exploitations. Le temps que la filière se remette en route, que les éleveurs soient fournis, les stocks ne seront pas reconstitués pour la saison estivale. Cet été, les barbecues et pianos des restaurateurs devront se passer de palmipèdes frais. Les touristes auront droit à un régime conserves. Autant dire que c'est une véritable catastrophe, dans nos contrées, pour la filière.
Dans cette hécatombe, la fête sarladaise sera-t-elle une des premières victimes collatérales? Fest'oie tombe cette année début mars, en pleine période de vidage des élevages, qui a débuté lundi par le non-remplacement des bêtes abattues. Y aura-il une pénurie à ce moment-là? Franck Duval est rassuré, depuis lundi soir, après s'être activé auprès de la filière et des fournisseurs.
“Nous sommes quasi certains aujourd'hui que nous n'aurons pas l'espace dévolu aux oisons. De la même manière, pour l'instant, une interdiction pèse sur les rassemblements d'animaux adultes. Il est probable qu'il n'y aura pas d'oies adultes dans les parcs en ville. Même si on pouvait envisager de faire venir des oies d'autres régions qui ne sont pas frappées par l'interdiction, une fois rentrées elles ne pourraient pas ressortir. Il ne sera pas possible de recevoir, comme les autres années, un dresseur d'oies. Il n'y aura aucun animal vivant“.
Oui, mais mort? Dans l'assiette? “Nous avons pris des dispositions pour réserver les œufs vidés pour les ateliers de décoration pour les enfants qui en font une consommation moyenne de 800. Nous avons aussi sécurisé auprès des partenaires, des fournisseurs, dont le principal est la coopérative Sarlat Périgord foie gras, nos approvisionnements en marchandises. Il n'y aura pas de difficultés a priori pour le marché au gras, les animations de découpe des oies, les grillades en centre-ville et le repas au centre culturel. En juin ou juillet, on n'aurait pas pu tenir la fête“.
Pour la fin de l'année, le foie gras va augmenter... si vous ne voulez pas vous rabattre sur du foie gras de Pologne, videz les rayons des supermarchés!
Dans tout le sud-Ouest, les éleveurs sont atterrés. Ce n'est pas le moment de les laisser tomber!