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Des Français à table: patrimoine de l'Unesco - 2

Parfois, on parle politique. Oui, je sais, sujet à ne jamais aborder. Sauf que nous sommes tous des anciens commerçants ou chef d'entreprise artisanale, donc, nous sommes parfaitement au diapason et il n'y a pas une seule once d'accrochage entre nous. Pour cette fois, l'adage est exact: qui s'assemble, se ressemble.

JP dit: on devrait faire un trou normand!

Pas trop d'amateur… pour pousser un peu, il sort une bouteille d'eau de vie de prune de derrière les fagots comme on dit. C'est une fabrication maison… on parle des bouilleurs de cru… il n'en reste pas beaucoup en France… il s'agit d'une charge transmissible de génération en génération… mais, il y a une complication administrative qui fait que beaucoup de descendants ont été spoliés de leur droit ancestral. Toujours de foutues lois, toujours de foutus fonctionnaires!

On tchatche un peu de ci-delà, on papote quoi!

C'est minuit, l'heure religieuse. Maryse et son fils le sont. Elle nous parle de sa crèche… un belle crèche qu'elle installe chaque année depuis fort longtemps: des maisonnettes éclairées, un moulin avec les ailes qui tournent (et hop, elle nous le prouve); elle montre une montagne qu'elle a réalisé elle-même avec de la mousse de… je ne sais pas quoi, je n'ai pas entendu… mais, pas grave, je n'en fabriquerais pas une… il y a très longtemps que le barbu éternel et tous ses affidés me laissent froide.

Il y a des tas de petits bonshommes, ce ne sont pas des santons mais de petits objets trouvés de ci-de là et offert par les uns et les autres: je lui ai offert un groupe de joueurs de jazz, noir. Entre autres: toujours elle a dit merci… Mais, désormais, il ne faut plus en porter, elle ne sait plus où les mettre et sa table de présentation encombre déjà assez le coin de la cheminée.

Ce qui ne m'empêche pas de me mettre en colère devant tous les crétins qui font des procès pour supprimer les crèches ou les sapins ici ou là. La tradition séculaire française, c'est la tradition; les mêmes qui font suer les catholiques sont les mêmes qui s'empiffrent de foie gras aux fêtes et qui, donc, ne crachent pas sur la tradition et qui signeront une pétition lorsqu'il faudra défendre notre trésor national: tout un tas de pauvres chafouins veulent nous faire abandonner le gavage des canards!

Si les abrutis s'occupaient de leurs affaires, on aurait la paix et la tranquillité. Mais, voilà, toute une fange de la population du monde se torture la cervelle (vide) pour emmer… l'autre partie de la population. Alors que nous sommes si peu de choses ici-bas: perdre autant d'énergie pour être aussi stupide, moi, ça m'épate chaque jour…. et, on en trouve de plus en plus, des crétins pisse-froids, s'enveloppant d'une cape d'austérité drastique sur des sujets de plus en plus nouveaux et divers qui nous laissent de plus en plus babas!

On ne savait pas, pauvre de nous que nous étions de si mauvais êtres humains, des gros bouffis, des gros plein de viandes qui démolit la couche d'ozone, des gros pleins de foie gras de canards ou d'oies, des gros qui s'avachissent sur les gradins des arènes, des gros qui s'étalent devant la cheminée à bois, des gros qui achètent des fraises à Noël, des gros qui veulent des cloches qui sonnent, des gros qui veulent des notes à l'école, des gros qui respectent leurs enfants, des gros qui respectent la famille papa-maman, des gros qui en ont marre de se taper 35 heures et plus tandis que d'autres gagnent plus avec des tas d'avantagezaquits en travaillant 30 heures et qui prendront la retraite à 50 ans, des gros qui regardent baba des profiteurs qui cirent leur pompe à l'élysée et des présidents qui nous ridiculisent dans le monde entier... on est des gros bouffis, on est des gros sans-dents, quoi!!!

Et pendant ce temps-là, plus d'un milliard d'êtres humains n'a pas de l'eau propre, n'a pas de quoi se nourrir, n'a pas de quoi se soigner…. le plus urgent, de nos jours, c'est de mettre au tribunal quelqu'un qui dit “Joyeux Noël“ parce que c'est un raciste, un frontiste, un moins que rien qui dégage des relents nauséabonds… on croît rêver!

Mais, revenons à nos huitres… pardon, à un nouveau plat qui fait son entrée devant nous. Pendant l'apéritif, Maryse bougonnait: ha, excusez-moi, j'ai voulu faire une recette mais j'ai raté la sauce: allez Maryse, on est venu pour se voir, s'embrasser, se toucher pour être sûr que nous sommes de très bon amis vivants et contents, on est là pour rire, on n'est pas là pour t'embêter ni te faire des remontrances… bref, consensus total des invités.

JP n'arrange pas les choses… la sauce est ratée… mmmmnnnn… Renée, bonne fille: tu aurais dû rajouter un peu de farine… je renchéri: ou de maïzena… Maryse acquiesce: je l'ai fait mais, c'est pas ça… c'est resté liquide, c'est raté! Je rajoute: on peu aussi mettre de la mie de pain! (un truc de mon site d'astuces www.tradi-cuisine.com).

Présentation: un bol -coins carrés- en verre transparent avec une crêpe maison bien disposée sur les côtés en forme de corolle et à l'intérieur des pétoncles et noix St Jacques en sauce crémeuse, donc. Maryse attend notre verdict sans le paraître. Déjà ma fille dis: je n'en veux pas…. j'ai plus faim. Ouye! Ça commence mal.

Je poivre abondamment, c'est mon dada… je rajoute souvent du poivre. Je prends du bout de la fourchette et je mets en bouche un pétoncle: ma foi, c'est très bon…. et les autres le disent aussi; je déguste toute la terrine rapidement. Maryse est à peine contente… je m'empresse de prendre la terrine de ma fille, posée devant moi et hop, je lui fais sa fête. Du coup, Maryse est soulagée et contente. J'ai l'estomac déjà bien plein.

“On a le temps!“ Maryse fume, son fils aussi, ma fille aussi. Voila au moins 10 ans qu'elle promet, chaque fin d'année d'arrêter.

Ma fille me dit en revenant à table: “ha, j'ai vu quelque chose que tu va aimer…. des champignons?... non! mince alors que je dis, je viens ici uniquement pour les cèpes (mes amis sont des cueilleurs invétérés et ils en trouvent toujours à foison).

Ginette écoute, mi-amusée: ma fille est assise entre nous deux… elle semble intéressée de savoir si je vais deviner… ma fille s'écarte en arrière de la chaise pour qu'on se voit…. j'aperçois sa mimique rieuse… d'un coup je dis “des marrons!"… ma fille hoche la tête… “Impossible de t'avoir, comme dab', tu trouve toujours du 1er ou 2e coup“! qu'elle dit… Ginette rigole… c'est le métier qui veut ça!

Mais non... Maryse connait bien ses amis!

A eux deux, les hôtes du réveillon ont vite fait d'enlever les terrines et d'apporter le plat de résistance: un gros lièvre en sauce brune. Oui, un lièvre sauvage.... ne cherchez pas, il n'y a pas de plomb!

Il est tellement cuit que la chair se détache des os et donc, il est inutile de mettre ses doigts pour grignoter autour des os... mais, bien sûr, cela ne se fait pas chez les autres.

Ils ont porté en même temps, un saladier plein de pommes de terre rissolées, de marrons et des airelles. JP, le chef, sert le lièvre avec une grande cuillère et met de la sauce dans toutes les assiettes et chacun prend les légumes qu'il souhaite. Je prends un peu des trois. JP et Maryse, qui me font face à table, sont bien contents car ils voient tout…. et voir leurs convives se servir avec plaisir leur fait un bien immense. Ce sont des gens formidables: Maryse était gradé à la Croix Rouge: une vieille habitude d'aider les autres...

Bien sûr, JP me présente une bonne bouteille de Bourgogne et, une fois de plus, je dois finir mon vin blanc.

Je ne me ressers pas de lièvre et quand Maryse annonce le fromage, là, je cale… d'ailleurs, je ne suis pas la seule. Je suis sûre qu'ils ont prévu du roquefort, car c'est mon fromage préféré et du chèvre, car c'est le fromage préféré de ma fille… c'est ça, les amis; ils connaissent vos goûts et vous chouchoutent toujours. J'ai beau toujours leur faire plaisir en avalant tous leurs plats, au bout d'un moment.... pffit!!

Voici enfin le dessert, servi avec du champagne gersois. Ha bon? Il faut dire vin mousseux… Ne compliquez pas, restez simple. Un mousseux réalisé avec la méthode champenoise… c'est un peu long à dire, non?

La bûche glacé a le cœur rose et est entourée de macarons roses. Elle est crémeuse et soyeuse et fraîche à volonté. En d'autres moments, j'aurais avalé une portion triple… mais, là, après tout les bonnes choses avalées. Il y a une boîte de mignardises chocolatées qui se promène sur la table, il faut également y plonger la main afin d'en ramener deux au minimum; on sent le poids du regard de Maryse qui cherche toujours à se rassurer sur ses capacités d'hôtesse.

Un bon café bien chaud me vient à la place de l'assiette à dessert. A peine achevé, je me dois de tendre la tasse à JP pour avoir une lichette d'Armagnac des familles. Il a eu la main lourde… mais, comme je parle avec Maryse, avec les grands gestes des gens de Toulouse, pfft, j'ai renversé la tasse. Regard un peu furibond de JP qui déteste le gaspillage: je lui montre qu'il m'en reste bien assez au fond de la tasse…. Maryse pose un sucre dans la tasse de son mari… et l'avale: coin-coin! Pour changer la conversation. Pardon JP, j'ai gaspillé ton précieux Armagnac!!

Ginette et René, les deux plus âgés d'entre nous nous quittent vers 1 heure 30. Embrassades générales et Ginette s'en va tenant précieusement la boîte de chocolat offerte pas Maryse et mes deux petits cadeaux: il s'agit de boites de 6 petites bougies, dont une représente des sapins de Noël argentés et l'autre représente des champignons argentés. Chaque année qui passe, j'ai peur de ne pas les revoir l'an suivant… nous nous sommes habitués à leur présence chaleureuse… ce sont des voisins du lotissement où demeure nos amis… leur famille habitent très loin… leurs enfants sont oublieux des fêtes!

Une bonne demi-heure après, nous repartons en compagnie de Renée qui nous ramène. Ses bougies figurent des Pères Noël et, bien sûr, elle s'en va également avec une boîte de chocolats offerte par Maryse.

Maryse a eu de notre part des bougies nounours et des bougies père noël plus un ballotin de chocolat artisanal, trouvé par ma fille. J'ai également emmenés deux grands bonshommes de neige contenant à l'intérieur des leds qui donnent une belle lumière changeante. (Cela a tellement plus à Ginette que je lui ai dit: allez, prenez-les, j'en commanderai d'autres pour Maryse! – je dois dire qu'elle ne s'est pas fait prier une seconde!).

Et un centre de table d'orchidées mauve que j'ai choisies spécialement, je connais ses goûts… Elle a rit en les voyants car, d'autres membres de sa famille ou des amis lui offrent des cadeaux de couleurs mauves ou violettes.

 Comme on dit, les petits cadeaux entretiennent l'amitié.

Demain, vous trouverez une recette totalement inventée par moi pour un cassoulet sans cochon (pour ceux que la religion oblige).

 

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